Lourdes, juin 2021
La première fois que je suis allée à Lourdes, j’avais une vingtaine d’années et j’y étais avec une amie. Je n’avais pas l’impression d’être à ma place car je n’étais ni malade ni accompagnatrice de malade. Je trouvais la foule oppressante et les boutiques de trop.
Par la suite, j’y suis retournée une dizaine de fois comme hospitalière d’un diocèse. Et chaque année, tout prenait sens, ma place au service des malades, la foule et même les boutiques qui procurent tant de joie les jours où le programme permet aux malades d’aller y faire leurs emplettes.
Cette année, avec les jeunes de la Promo 20, privés du pèlerinage avec l’hospitalité des Yvelines, nous avons choisi d’y aller malgré tout car seule 1 étudiante connaissait déjà.
Et là surprise. Loin d’être désœuvrée dans un sanctuaire dépeuplé, j’ai découvert une autre réalité de Lourdes.
Celle de la présence discrète de Marie au creux d’une grotte nous indiquant la route à suivre pour être heureux dans le Royaume. ” Je ne vous promets pas d’être heureuse dans ce monde mais dans l’autre “.
Celle du chemin de Sainte Bernadette nous apprenant à être persévérant quand on a saisi l’essentiel et à vivre sa mission sans craindre la réaction des autres “Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire”.
Celle de la diversité des symboles, des formes et des lieux de prière offerts. Avec joie j’y ai découvert la “Scala Santa” au départ du chemin de Croix dans la montagne (ce petit escalier qu’on gravit à genoux était certainement caché par l’obscurité du petit matin et le nombre de pèlerins quand nous le parcourions avec les hospitaliers).
Celle de la présence fraternelle par la prière. C’est ainsi que nous avons pu confier à notre Mère, tous les étudiants de l’École de Vie passés, présents et futurs, promo par promo, étudiant par étudiant…. mais aussi pour les malades, les hospitaliers et le clergé du diocèse de Versailles avec qui nous devions partir.
Celle que le Seigneur nous invite à nous retirer dans le désert pour nous faire revenir à l’essentiel : “l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu”.
Véronique Leguay, directrice.