Le confinement a rendu la pédagogie salésienne plus visible …

19 mai 2020

Véronique Leguay

L’année en Ecole de Vie, appelée également année de césure, année sabbatique, année de pause, année passerelle, année tremplin, est en fait un véritable marathon … les 20 promos pourront vous l’attester.
Des journées bien remplies qui étonnent toujours les jeunes en début d’année …
Des semaines variées dans lesquelles le pack « hygiène de vie » est garanti (enseignement, sport, temps de prière, service aux autres, temps personnel et en promo …
Des modules enrichissants tant par la diversité des matières proposées et les intervenants de qualités que par les différentes activités tournées vers les autres (malades, personnes âgées), les voyages sur les traces des saints, les vendanges, l’écriture d’icône, le théâtre, le chant, etc. etc.

Toute cette course a bel et bien un double but : se consolider humainement, spirituellement, intellectuellement et se tourner vers les autres pour les aimer et les servir.

Mais avec le COVID 19 et surtout avec le confinement, cette course s’est arrêtée, nous figeant dans l’espace d’une maison vide (l’Hôtellerie a dû fermer ses portes) …. et dans le temps. La moitié de la promo est restée au Domaine, les autres ont préféré retourner en famille.

Ainsi le matin, après les Laudes, les jeunes découvraient des écrits du Magistère : Donum Vitae de Paul VI, L’Eglise vit de l’eucharistie et  Reste avec nous Seigneur de Jean-Paul II, Dieu est amour de Benoît XVI. Mais aussi la lecture des Actes des apôtres enrichie par la vie et les voyages de St Paul et quelques documentaires liés à l’Evangile de la Vie. Un temps de service en fin de matinée permettait de s’aérer en désherbant ou en portante des pavés, par exemple.

Après le déjeuner et les informations, le reste de la Promo nous rejoignait en visio conférence pour … la lecture de l’Evangile de la vie, une découverte de ce qu’est un exorcisme, des cours de philo sur la notion de Dieu,  la mise en lumière de Marcel Van et de sa spiritualité, l’ouverture à d’autres pays subissant les guerres, la pauvreté et le Covid (Colombie, Syrie, Irak, Liban) via des relais d’une association humanitaire.

La suite de l’après-midi permettait un temps personnel de sport, de lecture, de travail du bois, de loisirs et de GOUTER presque institutionnalisé à plusieurs moments de la journée !!!
A 19h nous nous retrouvions à la chapelle pour la prière du soir que nous voulions vivre en lien avec les malades et les soignants du Covid. Neuvaines proposées et prières choisies par les jeunes se sont succédées.

Pour terminer, les soirées en solo, mini promo ou avec les confinés de la maison (une famille a rejoint notre équipe) permettaient de varier les plaisirs et les loisirs : films, jeux, repas qui traîne dans la cour, lecture, etc.

Rien de très différent que d’ordinaire pourriez-vous dire ? Si ce n’est le weekend ! deux jours de pause dans la semaine pour chacun des confinés… un luxe peu habituel au Domaine Sainte Marguerite.

Alors scrutons ce qui pourrait être Salésien au Domaine Sainte Marguerite, avec un tel confinement.

La Maison Pinardi (1ere Maison de Don Bosco à Turin).  Un lieu de vie, de travail et de prière favorisant une ambiance familiale basée sur la confiance et la bienveillance. Le jeu et le vivre ensemble, la lente construction d’une une personne unifiée.

Le temps. Quel don précieux le temps, celui qu’on s’accorde ou qui nous est accordé pour laisser grandir nos aspirations personnelles, pour entreprendre des projets, pour s’essayer, pour répéter, pour recommencer et aussi, pour pouvoir goûter les fruits de ce qui a été accompli.

La joie. La joie de faire pour les autres (les bons petits plats), de faire avec les autres (le chant par exemple qui a eu une grande place dans notre confinement) et d’être ensemble dans une dynamique commune et acceptée. La joie de prier ensemble et de préparer de beaux moments comme la liturgie de la Parole dans la nuit Pascale. Nous nous sommes répartis l’intégralité des lectures et avons chanté les psaumes ; une grande première pour certains. La joie d’être encouragé dans ses projets et ses réussites de tous ordres.

Vivre ensemble ce qui doit être vécu. Tel a été le pari audacieux et courageux des quatre étudiants qui ont décidé de rester à l’Ecole de Vie pendant le confinement.
C’est vrai que tout a été très rapide… l’annonce du virus inconnu et dangereux, l’annonce des fermetures de établissements scolaires… l’annonce du confinement général … et l’incertitude du futur.
Face à ces annonces, j’ai proposé aux jeunes de rester et de continuer l’année différemment ou de rentrer chez eux. Quatre sont partis, quatre sont restés pour vivre ce premier confinement de notre histoire contemporaine.
Ici ou chez eux, chacun aura reçu ce qu’il était prêt à recevoir, chacun a vécu ce qu’il devait vivre..

Ce matin les confinés du Domaine ont pu repartir chez eux. Ils reviendront avec les autres dès le 17 au soir pour attaquer la suite de l’année le lundi 18 au matin ! Ne nous relâchons pas !!

Véronique LEGUAY
Directrice